A qui sont attribuées les places en crèche ?

C’est un des secrets les mieux gardés après la recette du Coca-Cola.
Si certaines villes établissent des barèmes avec un système de points (on appelle ça le scoring, comme à Toulouse ou à Bordeaux), la plupart des crèches n’ont pas formalisé leurs critères d’admission dans leur règlement intérieur. Cela ne signifie pas que le choix n’obéit pas à une certaine logique (qui n’est pas la même partout), mais ce manque de transparence est en grande partie à l’origine du sentiment d’arbitraire ressenti par les parents.
Une étude de l’Ined parue cette semaine. répond en partie à cette question: qui sont les enfants qui ont obtenus une place en crèche?
Utilisant les chiffres de l’étude Famille et logements de 2011-elle nous apprend que:
1/ C’est en septembre que les chances d’obtenir une place en crèche sont les plus importantes.
On le savait déjà, c’est mécanique: lorsque les enfants de grande section de crèche entrent à l’école, ils libèrent des places en moyenne et en petite section. Le reste de l’année, les places libres dépendent d’événements moins prévisibles, comme les déménagements. Si votre enfant est né entre janvier et juin, votre bonne étoile aura sans doute moins de travail pour lui trouver un berceau collectif que si il est né en novembre. Mais ce n’est qu’un facteur « chance » supplémentaire.
2/ Le troisième enfant est plus fréquemment accueilli dans les structures collectives que le premier ou le deuxième.
Signe, selon les chercheurs, d’une volonté d’aider les mères de familles nombreuses à conserver leur activité professionnelle.
Les jumeaux et les triplés seraient aussi plus fréquemment accueillis en crèches que les enfants issus de naissance simple.
3/ Les familles monoparentales ne sont pas favorisées
Les enfants élevés par un seul parent auraient autant de chances que les autres de fréquenter une structure d’accueil collective et représentent en 2011 9,7 % des enfants inscrits en crèche.
4/ Les mères demandeuses d’emploi sont surreprésentées
Selon les chercheurs ce sont les caractéristiques de la mère qui jouent le plus en terme d’emploi et de diplôme, ceux du père seraient peu déterminants (ah?).
Les enfants dont les mères sont au chômage auraient autour de 40 % de chance d’être accueillis en crèche, contre 29 % pour ceux dont les mères sont salariées du public.
Les enfants de mères employées auraient 35% de chance de trouver une place, contre 28% pour les enfants d’ouvrières et de cadres et 32% pour ceux dont la mère exerce une profession indépendante.
L’étude ne dit rien de la plus ou moins forte demande de place en crèche de telle ou telle catégorie de parents qui pourrait en partie expliquer ces chiffres.
Ajoutons un critère géographique: le nombre de places varie de 5 à 39 pour 100 enfants selon les départements!
Votre commentaire